C'est avec plaisir que nous reprenons ici un article relatif au prince Youssoupov paru dans le "Blog Russie de Lizotchka" (en LIEN sur notre site). Pour des raisons de commodité nous emprunterons à WIKIPEDIA un extrait de la biographie du prince, puis nous publierons "in extenso" les extraits de ses mémoires rapportés dans le "Blog Russie de Lizotchka".
Félix Felixovitch Youssoupoff ou Félix Ioussoupoff ou encore Félix Youssoupov (en russe Феликс Феликсович Юсупов), prince Youssoupoff et comte Soumakoroff-Elston (russe : Князь Юсупов и Граф Сумакоров-Эльстон), né en 1887 et mort en 1967, était un prince russe [...]
Il est particulièrement célèbre comme maître-d'œuvre de la conjuration qui conduisit à l'assassinat de Grigori Raspoutine, le favori du couple impérial, le 30 décembre 1916, peu de temps avant la révolution russe de février.
Fils cadet de la princesse Zénaïde Youssoupoff et du comte Félix Soumarokoff-Elston, il reçoit en 1894, par oukase spéciale du Tsar Alexandre III le droit de prendre les « noms, titres et armes » de la prestigieuse famille Youssoupoff dont sa mère était la dernière descendante. La famille Youssoupoff, d'origine arabe et tartare descendait en ligne directe de ALI , cbet des Khans Nogai et fut russifiée au XVIIe siècle. Par son père, Félix Soumarokoff-Elston, Prince Youssoupoff, il est l'arrière-petit-fils du roi Fréderic-Guillaume IV de Prusse. La mort de son frère aîné, Nicolas, lors d'un duel en 1908 fait de lui l'héritier de la plus grosse fortune de Russie et l'homme le plus riche d'Europe.
P.S : Concernant ALI, Wikipedia précise : Abū al-H̩asan ʿAlī ibn Abī T̩ālib (en arabe : أبو الحسن علي بن أبي طالب, en persan علی پسر ابو طالب), souvent désigné simplement par son prénom ʿAlī est le fils d'Abû Tâlib, oncle du prophète de l'islam Mahomet, qu'il a élevé et protégé comme son propre fils, après la mort de son grand-père ‘Abd al-Mottalib, mais qui n'a pas cru en son message, la religion de l'islam. Il est né vers 600 à la Mecque, une dizaine d'années avant le début de la mission prophétique de Mahomet. Il a été à la fois le protégé, le cousin, le frère spirituel, le disciple et le gendre de Mahomet en épousant sa fille Fâtima née de sa première épouse Khadija en 622.
Il a été le quatrième calife de l'islam (656-661). ‘Alî a été le premier imam pour les chiites et est l'ascendant du reste des imâms.
Nous préciserons pour notre part qu'aux dernières nouvelles, Félix Youssoupoff ne fut que l'instrument de la conjuration, dont on sait à présent qu'elle fut en quelque sorte planifiée par des agents secrets anglais peu désireux de voir Raspoutine conseiller à l'impératrice de ne pas entrer en guerre contre l'Allemagne, ce qui eût d'ailleurs peut-être changé le cours de l'Histoire.
Enfin, le "culte" du Prince Youssoupov se perpétue à CALVI grâce aux enfants de Tao Khan Bey Kerefoff: Jean Temir et Tao-By, personnalités calvaises bien connues.
Visiter notamment à ce propos le site http://www.cheztao.com/ que nous signalons par ailleurs dans la rubrique WHO'S WHO.
Félix Felixovitch Youssoupoff ou Félix Ioussoupoff ou encore Félix Youssoupov (en russe Феликс Феликсович Юсупов), prince Youssoupoff et comte Soumakoroff-Elston (russe : Князь Юсупов и Граф Сумакоров-Эльстон), né en 1887 et mort en 1967, était un prince russe [...]
Il est particulièrement célèbre comme maître-d'œuvre de la conjuration qui conduisit à l'assassinat de Grigori Raspoutine, le favori du couple impérial, le 30 décembre 1916, peu de temps avant la révolution russe de février.
Fils cadet de la princesse Zénaïde Youssoupoff et du comte Félix Soumarokoff-Elston, il reçoit en 1894, par oukase spéciale du Tsar Alexandre III le droit de prendre les « noms, titres et armes » de la prestigieuse famille Youssoupoff dont sa mère était la dernière descendante. La famille Youssoupoff, d'origine arabe et tartare descendait en ligne directe de ALI , cbet des Khans Nogai et fut russifiée au XVIIe siècle. Par son père, Félix Soumarokoff-Elston, Prince Youssoupoff, il est l'arrière-petit-fils du roi Fréderic-Guillaume IV de Prusse. La mort de son frère aîné, Nicolas, lors d'un duel en 1908 fait de lui l'héritier de la plus grosse fortune de Russie et l'homme le plus riche d'Europe.
P.S : Concernant ALI, Wikipedia précise : Abū al-H̩asan ʿAlī ibn Abī T̩ālib (en arabe : أبو الحسن علي بن أبي طالب, en persan علی پسر ابو طالب), souvent désigné simplement par son prénom ʿAlī est le fils d'Abû Tâlib, oncle du prophète de l'islam Mahomet, qu'il a élevé et protégé comme son propre fils, après la mort de son grand-père ‘Abd al-Mottalib, mais qui n'a pas cru en son message, la religion de l'islam. Il est né vers 600 à la Mecque, une dizaine d'années avant le début de la mission prophétique de Mahomet. Il a été à la fois le protégé, le cousin, le frère spirituel, le disciple et le gendre de Mahomet en épousant sa fille Fâtima née de sa première épouse Khadija en 622.
Il a été le quatrième calife de l'islam (656-661). ‘Alî a été le premier imam pour les chiites et est l'ascendant du reste des imâms.
Nous préciserons pour notre part qu'aux dernières nouvelles, Félix Youssoupoff ne fut que l'instrument de la conjuration, dont on sait à présent qu'elle fut en quelque sorte planifiée par des agents secrets anglais peu désireux de voir Raspoutine conseiller à l'impératrice de ne pas entrer en guerre contre l'Allemagne, ce qui eût d'ailleurs peut-être changé le cours de l'Histoire.
Enfin, le "culte" du Prince Youssoupov se perpétue à CALVI grâce aux enfants de Tao Khan Bey Kerefoff: Jean Temir et Tao-By, personnalités calvaises bien connues.
Visiter notamment à ce propos le site http://www.cheztao.com/ que nous signalons par ailleurs dans la rubrique WHO'S WHO.
BLOG Russie DE LIZOTCHKA
27 février 2010.
Les Youssoupov en Corse
"En exil"
Chapitre VIII
1924-1925
Voyage en Corse. - Nous achetons deux maisons à Calvi. - La gentillesse des Corses.
p. 301
Un désir impérieux de me changer les idées me fit proposer à Irina un voyage en auto. Prenant pour tout bagage une valise et ma guitare, nous montâmes avec notre carlin favori dans notre petite voiture à deux places: "A droite ou à gauche?" demandai-je à Irina. "A droite", dit-elle. Et nous arrivâmes à Marseille.
Un bateau était en partance pour la Corse. Le temps d'y embarquer la voiture et nos personnes, nous étions partis pour l' "Ile de Beauté".
Nous la parcourûmes en tous sens, et lorsque nous arrivâmes à Calvi, notre enchantement était à son comble. Une maison était à vendre pour un prix dérisoire dans la citadelle. Sans même nous donner le temps de réfléchir, nous l'achetâmes, ainsi qu'une ferme dans la campagne toute proche.
Les Corses nous furent immédiatement sympathiques. C'est un peuple intelligent, spontané, hospitalier et d'une loyauté peu commune. Si j'avais rencontré un "bandit corse" - sans doute aujourd'hui un mythe -, je lui aurais accordé ma confiance plus volontiers qu'à certaines gens que j'ai connues à Paris, Londres ou New York.
La gentillesse de la population à notre égard était touchante. Comme nous avions exprimé devant les gens du pays le regret que le jardin de la ferme manquât de fleurs, nous le trouvâmes, l'année suivante, entièrement fleuri par leurs soins. Dans les cafés du port, où nous allions souvent entendre chanter les pêcheurs, ceux-ci ne manquaient pas de nous offrir à boire.
Une femme du pays, Restitude Orsini, qui faisait notre service quand nous étions à Calvi, eut un geste particulièrement émouvant. Ayant eu connaissance de nos difficultés d'argent, elle vint tout exprès à Paris nous apporter ses économies.
Une autre année, me trouvant seul à Calvi, j'habitais la ferme et y avais organisé un souper pour les pêcheurs. A la tombée du jour, je vis arriver une caravane de voitures qui apportaient, avec mes invités, tout un ravitaillement: langoustes, cabris, fruits divers en abondance et boissons variées: vin, champagne, cognac, liqueurs, etc... Ils avaient même apporté des lampions multicolores qu'ils suspendirent aux branches. En un instant, le jardin illuminé prit un air de fête. Devant mon air étonné et un peu inquiet, ils crurent devoir me rassurer: "Ne vous en faites pas, nous n'allons pas vous présenter la note !"
"En exil"
Chapitre XI
1928
Départ en groupe pour Calvi.
pp. 328-329
J'écrivis à Irina que je l'attendrais à Calvi et partis pour Paris où je trouvai Hélène Trofimoff et mon ami caucasien Taoukan Kerefoff auxquels j'offris de m'accompagner en Corse. Nous partîmes ensemble en voiture pour Marseille. Je connaissais là un antiquaire chez qui je savais pouvoir trouver à bon compte des meubles anciens et divers objets dont j'avais besoin pour notre maison de Calvi. Dans un bistro du Vieux Port où nous dinions, nous entendîmes deux excellents musiciens: un guitariste et un joueur de flûte de Pan. Pensant qu'ils feraient merveille pour nos soirées de Calvi, je les engageai séance tenante et, les ayant embarqués dans la voiture, nous partîmes pour Nice, où j'avais donné rendez-vous aux Lareinty ainsi qu'au ménage Kalachnikoff qui devait également se joindre à nous.
La vieille amie que nous avions fait dîner avec le "professeur Andersen" habitait Nice. Je l'invitai également, ajoutant pour la décider que nous la ferions passer pour une reine voyageant incognito; Hélène Trofimoff serait sa dame d'honneur, et nous tous formerions sa suite !
Le jour du départ, nous l'attendions sur le quai d'embarquement, au milieu de l'attroupement provoqué par la présence de mes musiciens, et elle monta à bord au son de la guitare et de la flûte. J'avais téléphoné à des amis, à Calvi, pour leur dire de nous préparer une réception digne de la souveraine que j'amenais. Malheureusement, la traversée fut mauvaise et, à l'arrivée, la pauvre reine avait perdu toute son allure. Calvi ne lui fit pas moins un accueil enthousiaste. Les jours suivants se passèrent en excursions dans cette île enchanteresse. Je n'avais qu'une minuscule voiture Rosengart. Or nous étions très nombreux. Je louai un camion ouvert où on plaçait des chaises et un fauteuil pour la "reine". C'est dans ce char à bancs improvisé que nous courions les routes de Corse. Nous allions quelquefois le soir dans les cafés du port et dansions avec les pêcheurs. Nos musiciens nous accompagnaient partout, et j'organisais aussi des sérénades sous la fenêtre de la "reine" qui paraissait au balcon et remerciait en agitant son mouchoir.
"En exil"
Chapitre XII
1928-1931
Calvi
pp. 334-335
De grands changements s'y étaient produits depuis notre dernier séjour. De nouveaux hôtels avaient été construits. Taoukan Kerefoff qui, lui aussi, était devenu propriétaire à Calvi, avait installé un bar et un restaurant dans la maison - l'ancien archevêché - qu'il avait achetée. Cet établissement, bientôt connu pour le meilleur de l'endroit, demeurait plein jusqu'aux heures les plus tardives. Nous étions souvent réveillés la nuit par le bruit des voitures qui montaient et descendaient. De grands yachts étaient ancrés dans le port, et la plage encombrée de corps nus étendus au soleil. Calvi, envahi de touristes, n'était déjà plus le lieu de rêve et de beauté qui nous avait tant séduits.
[...]
Presque chaque arrivée de bateau nous amenait des amis qui prenaient pension chez nous pour quelques semaines. Nous finîmes par leur abandonner la maison de la citadelle, devenue trop petite, pour descendre à celle de la ferme. Notre entourage était trop nombreux pour nous permettre une vie calme, et c'étaient tous les jours des excursions ou des promenades en mer. Au cours d'une de ces dernières, Kalachnikoff faillit se noyer. Mon beau-frère Nikita se jeta à l'eau et vint heureusement à son secours. Mais c'était le jour des accidents. En débarquant à Calvi, nous prîmes la voiture pour rentrer. Comme il faisait un clair de lune splendide, je n'avais pas allumé les phares et, à un tournant que je vis mal, la voiture versa dans un fossé plein de figuiers de Barbarie. On connaît les minuscules épines, aussi innombrables que sournoises, dont sont armées ces plantes. Nikita en fut littéralement criblé, ainsi que Punch, qui était de la partie; de sorte que le médecin appelé pour soigner le premier dut s'occuper aussi du second.
27 février 2010.
Les Youssoupov en Corse
"En exil"
Chapitre VIII
1924-1925
Voyage en Corse. - Nous achetons deux maisons à Calvi. - La gentillesse des Corses.
p. 301
Un désir impérieux de me changer les idées me fit proposer à Irina un voyage en auto. Prenant pour tout bagage une valise et ma guitare, nous montâmes avec notre carlin favori dans notre petite voiture à deux places: "A droite ou à gauche?" demandai-je à Irina. "A droite", dit-elle. Et nous arrivâmes à Marseille.
Un bateau était en partance pour la Corse. Le temps d'y embarquer la voiture et nos personnes, nous étions partis pour l' "Ile de Beauté".
Nous la parcourûmes en tous sens, et lorsque nous arrivâmes à Calvi, notre enchantement était à son comble. Une maison était à vendre pour un prix dérisoire dans la citadelle. Sans même nous donner le temps de réfléchir, nous l'achetâmes, ainsi qu'une ferme dans la campagne toute proche.
Les Corses nous furent immédiatement sympathiques. C'est un peuple intelligent, spontané, hospitalier et d'une loyauté peu commune. Si j'avais rencontré un "bandit corse" - sans doute aujourd'hui un mythe -, je lui aurais accordé ma confiance plus volontiers qu'à certaines gens que j'ai connues à Paris, Londres ou New York.
La gentillesse de la population à notre égard était touchante. Comme nous avions exprimé devant les gens du pays le regret que le jardin de la ferme manquât de fleurs, nous le trouvâmes, l'année suivante, entièrement fleuri par leurs soins. Dans les cafés du port, où nous allions souvent entendre chanter les pêcheurs, ceux-ci ne manquaient pas de nous offrir à boire.
Une femme du pays, Restitude Orsini, qui faisait notre service quand nous étions à Calvi, eut un geste particulièrement émouvant. Ayant eu connaissance de nos difficultés d'argent, elle vint tout exprès à Paris nous apporter ses économies.
Une autre année, me trouvant seul à Calvi, j'habitais la ferme et y avais organisé un souper pour les pêcheurs. A la tombée du jour, je vis arriver une caravane de voitures qui apportaient, avec mes invités, tout un ravitaillement: langoustes, cabris, fruits divers en abondance et boissons variées: vin, champagne, cognac, liqueurs, etc... Ils avaient même apporté des lampions multicolores qu'ils suspendirent aux branches. En un instant, le jardin illuminé prit un air de fête. Devant mon air étonné et un peu inquiet, ils crurent devoir me rassurer: "Ne vous en faites pas, nous n'allons pas vous présenter la note !"
"En exil"
Chapitre XI
1928
Départ en groupe pour Calvi.
pp. 328-329
J'écrivis à Irina que je l'attendrais à Calvi et partis pour Paris où je trouvai Hélène Trofimoff et mon ami caucasien Taoukan Kerefoff auxquels j'offris de m'accompagner en Corse. Nous partîmes ensemble en voiture pour Marseille. Je connaissais là un antiquaire chez qui je savais pouvoir trouver à bon compte des meubles anciens et divers objets dont j'avais besoin pour notre maison de Calvi. Dans un bistro du Vieux Port où nous dinions, nous entendîmes deux excellents musiciens: un guitariste et un joueur de flûte de Pan. Pensant qu'ils feraient merveille pour nos soirées de Calvi, je les engageai séance tenante et, les ayant embarqués dans la voiture, nous partîmes pour Nice, où j'avais donné rendez-vous aux Lareinty ainsi qu'au ménage Kalachnikoff qui devait également se joindre à nous.
La vieille amie que nous avions fait dîner avec le "professeur Andersen" habitait Nice. Je l'invitai également, ajoutant pour la décider que nous la ferions passer pour une reine voyageant incognito; Hélène Trofimoff serait sa dame d'honneur, et nous tous formerions sa suite !
Le jour du départ, nous l'attendions sur le quai d'embarquement, au milieu de l'attroupement provoqué par la présence de mes musiciens, et elle monta à bord au son de la guitare et de la flûte. J'avais téléphoné à des amis, à Calvi, pour leur dire de nous préparer une réception digne de la souveraine que j'amenais. Malheureusement, la traversée fut mauvaise et, à l'arrivée, la pauvre reine avait perdu toute son allure. Calvi ne lui fit pas moins un accueil enthousiaste. Les jours suivants se passèrent en excursions dans cette île enchanteresse. Je n'avais qu'une minuscule voiture Rosengart. Or nous étions très nombreux. Je louai un camion ouvert où on plaçait des chaises et un fauteuil pour la "reine". C'est dans ce char à bancs improvisé que nous courions les routes de Corse. Nous allions quelquefois le soir dans les cafés du port et dansions avec les pêcheurs. Nos musiciens nous accompagnaient partout, et j'organisais aussi des sérénades sous la fenêtre de la "reine" qui paraissait au balcon et remerciait en agitant son mouchoir.
"En exil"
Chapitre XII
1928-1931
Calvi
pp. 334-335
De grands changements s'y étaient produits depuis notre dernier séjour. De nouveaux hôtels avaient été construits. Taoukan Kerefoff qui, lui aussi, était devenu propriétaire à Calvi, avait installé un bar et un restaurant dans la maison - l'ancien archevêché - qu'il avait achetée. Cet établissement, bientôt connu pour le meilleur de l'endroit, demeurait plein jusqu'aux heures les plus tardives. Nous étions souvent réveillés la nuit par le bruit des voitures qui montaient et descendaient. De grands yachts étaient ancrés dans le port, et la plage encombrée de corps nus étendus au soleil. Calvi, envahi de touristes, n'était déjà plus le lieu de rêve et de beauté qui nous avait tant séduits.
[...]
Presque chaque arrivée de bateau nous amenait des amis qui prenaient pension chez nous pour quelques semaines. Nous finîmes par leur abandonner la maison de la citadelle, devenue trop petite, pour descendre à celle de la ferme. Notre entourage était trop nombreux pour nous permettre une vie calme, et c'étaient tous les jours des excursions ou des promenades en mer. Au cours d'une de ces dernières, Kalachnikoff faillit se noyer. Mon beau-frère Nikita se jeta à l'eau et vint heureusement à son secours. Mais c'était le jour des accidents. En débarquant à Calvi, nous prîmes la voiture pour rentrer. Comme il faisait un clair de lune splendide, je n'avais pas allumé les phares et, à un tournant que je vis mal, la voiture versa dans un fossé plein de figuiers de Barbarie. On connaît les minuscules épines, aussi innombrables que sournoises, dont sont armées ces plantes. Nikita en fut littéralement criblé, ainsi que Punch, qui était de la partie; de sorte que le médecin appelé pour soigner le premier dut s'occuper aussi du second.