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son intitulé précis est le suivant :
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03.08 - LES CORSES AU SERVICE DES TSARS & DES HABSBOURG
Le visiteur voudra bien ne pas nous tenir rigueur d'en limiter le contenu à la première partie, celle qui concerne les Tsars.
Quand on parle des Corses au service de la Russie, on pense immédiatement à Charles André POZZO di BORGO (1764 - 1842) Général au service du Tsar Alexandre, qui finit sa carrière politique au service de Louis XVIII & Louis-Philippe. Or, les tentatives de rapprochement de la Corse et de la Russie remontent au règne de Catherine II dite la Grande Catherine (02/05/1729 - 17/11/1796).
A l'issue de la première guerre contre les turcs, (1768-1774). La Tsarine cherche de nouveaux débouchés maritimes, et notamment en Méditerranée, où ses vaisseaux pourraient faire escale. De plus, pour Catherine aider les Corses contre les Français, et la soutirer à Gênes qui maintient encore ses prétentions, ne serait pas pour lui déplaire. La Russie, est alors en quête d'expansion, tant commerciale que militaire. Pour montrer son soutien aux indépendantistes, la Tsarine fait l'acquisition d'un portrait de Paoli.
Jusque dans sa correspondance, elle manifeste son soutien. Ainsi, s'adressant au Comte TCHERNYCHEV :
"Je fais tous les matins une prière. Mon Dieu, sauvez les Corses des mains de ces coquins de Français" ou encore : "Dieu, donne la santé à mon ami Paoli".
[Pr Anna MORETTI]
Jusque dans sa correspondance, elle manifeste son soutien. Ainsi, s'adressant au Comte TCHERNYCHEV :
"Je fais tous les matins une prière. Mon Dieu, sauvez les Corses des mains de ces coquins de Français" ou encore : "Dieu, donne la santé à mon ami Paoli".
[Pr Anna MORETTI]
Son attaché en France, Nicolai Khotinski, lui décrit avec une extrême précision tout ce qui se passe dans l'île. Après l'édit de Louis XV, qui proclame la Corse française, Paoli publie un manifeste qui appelle les Corses à défendre leur île. Une copie du document se trouve sur le bureau de Catherine".
[Pr Anna MORETTI]
[Pr Anna MORETTI]
En avril 1770, la Tsarine propose à Pascal PAOLI, réfugié à Londres un asile & une pension. Le Général de la Nation décline l'invitation.
Catherine voulait poursuivre l'expansion commencée sous le règne de Pierre 1°. La Russie disposait d'une ouverture sur la mer avec la Baltique et cherchait à s'ouvrir sur la Méditerranée à défaut de ne pouvoir le faire sur la mer Noire et la mer Caspienne.
Il semblait normal que la Cour de Russie s'intéresse à la Corse. De leur côté, les Corses en exil en Toscane étaient prêt à se mettre au service du monarque qui rendrait la liberté à leur île.
Portrait équestre de Catherine II par ERICHSEN Virgilius
En 1774, alors que la flotte Russe fait escale à Livourne, les fugitifs Corses prennent attache avec l'amiral Alexis ORLOV, frère du favori de la Tsarine. Ces rapprochements sont mentionnés dans deux courriers du Chevalier BERTELLET, consul français à Livourne.
Ainsi, le 19 juillet :"On m'assure que les chefs de ces fugitifs s'étaient présentés en dernier lieu à M. le général-comte ORLOV à Pise pour lui demander son appui et de leur accorder la protection de sa souveraine, mais que ce général avait reçu très froidement leurs propos et leur avait refusé tout net l'un et l'autre".
Ainsi, le 19 juillet :"On m'assure que les chefs de ces fugitifs s'étaient présentés en dernier lieu à M. le général-comte ORLOV à Pise pour lui demander son appui et de leur accorder la protection de sa souveraine, mais que ce général avait reçu très froidement leurs propos et leur avait refusé tout net l'un et l'autre".
Et le 19 novembre, alors que Clemente PAOLI faisait courir le bruit que le Général-Comte ORLOV lui avait fait la promesse de l'aider et de les faire tous passer au printemps en Corse.
BERTELLET écrit : "Cela, vrai ou faux, exprime assez clairement ses vues."
Ces tentatives de rapprochement entre les Corses & la Russie vont se manifester à nouveau comme l'indique dans sa correspondance au Foreign Office Lord HERVEY, qui écrit de Florence le 2 septembre 1788 :
"Le consul UDNY vient de m'informer que les officiers Russes qui sont maintenant en Toscane ont donné de grands encouragements aux Corses résidant ici pour entrer au service de sa Majesté Impériale et que quelques uns l'ont fait. En conséquence, j'ai demandé une liste de ceux-ci pour pouvoir vous la transmettre, car je suppose qu'ils ne figureront plus sur la liste des pensionnés Corses".
"Le consul UDNY vient de m'informer que les officiers Russes qui sont maintenant en Toscane ont donné de grands encouragements aux Corses résidant ici pour entrer au service de sa Majesté Impériale et que quelques uns l'ont fait. En conséquence, j'ai demandé une liste de ceux-ci pour pouvoir vous la transmettre, car je suppose qu'ils ne figureront plus sur la liste des pensionnés Corses".
A cette date, l'Angleterre pensionne encore des Corses, certainement ceux qui sont partis se battre à Gibraltar et Minorque. [cf chapitre 03.06]
L'abbé ROSSI, écrit à la même période, qu'Angelo FRANCESCHI corsaire au service de Malte :"fut demandé avec d'autres Corses par le gouvernement russe, où il fut promu colonel pour son mérite et son honorabilité".
Deux documents tirés des archives russes et publiés en 1885 dans la Revue de la Révolution, sortis de l'oubli en 1934 par le professeur AMBROSI établissent qu'en octobre 1789, "deux Corses, dont l'un est lieutenant-colonel de l'armée française et l'autre fonctionnaire de l'administration civile de l'ile de Corse" ont remis à l'ambassadeur russe à Paris, un mémoire offrant le protectorat de la Corse à Catherine II. Ces plénipotentiaires prétendent exprimer le sentiment de compatriotes nombreux et influents. Ce projet d'alliance, bien que peu concevable avait bien du être évoqué dans certains milieux Corses.
Et il sembla suffisamment réalisable, pour inquiéter Mathieu de BUTTAFOCO qui déclarait devant l'Assemblée Nationale le 21 janvier 1790 :
"On doit s'empresser de tranquilliser l'ile de Corse si on veut la conserver. Les Moscovites cherchent un établissement en Méditerranée. Ils profiteront des troubles pour s'introduire en Corse, et les Corses se donneraient plutôt au diable qu'à la République de Gênes".
"On doit s'empresser de tranquilliser l'ile de Corse si on veut la conserver. Les Moscovites cherchent un établissement en Méditerranée. Ils profiteront des troubles pour s'introduire en Corse, et les Corses se donneraient plutôt au diable qu'à la République de Gênes".
Preuve qu'à cette époque la Corse se cherchait encore, et que Gênes n'avait pas abandonné ses prétentions sur la suzeraineté de l’île.
En 1800, des exilés de Toscane provoquèrent une nouvelle insurrection dans le but de placer la Corse sous la protection de Paul 1°. Cette insurrection, bien que partielle fut sévèrement réprimée. On y vit à l'époque qu'une intrique ourdie à la Cour du Piémont, avec la complicité du Consul de Russie de Livourne. Ce soulèvement empêcha toutefois le débarquement que les Français préparaient en Sardaigne et qui devaient employer les troupes stationnées dans l'île. Il est de fait que cette révolte en empêcha la réalisation.
Des Corses se sont donc tournés vers la Russie, s'ils y prirent du service, c'est à titre individuel et non pas sous la forme d'unités spécifiques, même si le Tsar prit à son service des unités formées d'émigrés, dont la plus célèbre fut la Légion de Condé.
- Bernardino BERNARDINI, originaire de Fozzano.
Il est soupçonné d'être employé par le gouvernement russe.
- Angelo FRANCESCHI, corsaire paoliste.
En 1768, il commande le felucone L'Intraprendente, puis la Mezza Galera. Correspondant de PAOLI pour les affaires de Malte, il devient Colonel au service de la Russie sous la Révolution.
- Marco PERALDI, né à Ajaccio en 1752,
Colonel de la Garde Nationale en 1790. Député à la Législative l'année suivante, émigré à Palerme, organise un soulèvement pour faire passer l'île sous l'autorité du tsar.
A son décès, son action est poursuivie par BATTESTI, officier au Royal-Corse, qui a émigré en 1791 et qui bénéficiant du soutien de POZZO di BORGO, a trouvé refuge à Moscou.
A son décès, son action est poursuivie par BATTESTI, officier au Royal-Corse, qui a émigré en 1791 et qui bénéficiant du soutien de POZZO di BORGO, a trouvé refuge à Moscou.
- Filippo Maria RIOLACCI dit "Malizia". Originaire de Perelli d'Alesani.
Fait l'objet d'une procédure du procureur du roi le 4 août 1788 pour avoir été chargé de recruter 200 hommes pour le service de la Russie. Émigre en 1799 à la suite de la révolte de la Crocetta.
Charles André POZZO di BORGO - GÉNÉRAL AU SERVICE RUSSE
Alata le 8 mars 1764 - Paris le 15 février 1842.
Issu d'une famille de vieille noblesse insulaire.
Comme nombre d'étudiants Corses, c'est à Pise en Italie qu'il suit des études de droit avant d'exercer la profession d'avocat en Corse. Très proche de Joseph et de Napoléon BONAPARTE.
Quand Pasquale PAOLI rentre d'exil, ce dernier le préfère à Joseph BONAPARTE.
Député de la Noblesse aux Etats-Généraux de 1789, il rédige les cahiers de doléances de son ordre.
Il est député extraordinaire à la Législative en 1791. Il siège avec les Girondins jusqu'aux événements d'août 1792.
Rentré en Corse, il devient "Procureur Général syndic" de la Corse (équivalent à un Pdt de Conseil Général).
Très proche de PAOLI, il est un acteur de la rupture avec la France révolutionnaire.
Dans une réunion patriotique, Lucien BONAPARTE dénonce PAOLI de traître à la patrie, ce qui provoque l'exil de la famille BONAPARTE sur le continent.
Les Anglais prennent pied en Corse, POZZO di BORGO recherche et obtient les faveurs du vice-roi ELLIOTT. PAOLI part en exil.
Le retour de la Corse dans le giron de la république par l'action du Général BONAPARTE lors de sa campagne en Italie en 1796, provoque le départ des Britanniques et celui de POZZO.
Il va vivre en errance, à Vienne en 1798, à Rome en 1801. Il trouve enfin refuge en 1804 auprès à la cour du Tsar Alexandre.
Ce dernier va lui confier des missions diplomatiques.
En 1805, il est nommé commissaire russe auprès des forces anglo-napolitaines en Italie.
Il est présent à Austerlitz le 2 décembre 1805. Il y est nommé Colonel.
En 1807, il est envoyé à Constantinople pour négocier un traité de paix avec les Turcs.
Charles André POZZO di BORGO, en uniforme d'Officier russe. George DAWE.
Galerie militaire du Palais d'Hiver - Wikipédia
A Tilsitt, Napoléon réclame au tsar son extradition. Le tsar refuse. Commence alors une nouvelle vie d'errance à Vienne, Constantinople, Smyrne et Malte. Il arrive en Angleterre en 1810. En 1812, Alexandre le rappelle au service en Russie. Il est nommé Général.
Il négocie le rapprochement de BERNADOTTE, roi de Suède.
En Angleterre de 1812 à 1814.
En 1814, il fait son entrée dans Paris, aux cotés du Tsar. Il est nommé membre du Gouvernement provisoire. Il se rend à Londres, et en ramène Louis XVIII en France. Il est nommé ambassadeur de Russie auprès de la France, et l'un de ses représentants à Vienne.
Pendant les Cent-Jours, POZZO rejoint Louis XVIII à Gand. Après la chute de Napoléon, il reprend ses fonctions de représentant du Tsar à Paris.
En 1818, il participe au Congrès d'Aix la Chapelle , où il obtient une réduction des demandes financières des Alliés.
Son influence diminue auprès de Charles X. Il se range du côté de Louis-Philippe, qu'il fait reconnaître par le Tsar Nicolas 1°.
En 1835, il est nommé Ambassadeur à Londres. Il se retire en 1839, et rentre à Paris.
Il décède à Paris le 15 février 1842, âgé de 78 ans. Il repose au Père Lachaise.
Distinctions : Comte en 1816 - Pair de France en 1818 - Comte héréditaire de toutes les Russies.
Décorations : Chevalier de Saint-Louis - Ordre de Saint André - Ordre de Saint Vladimir - Ordre de Sainte Anne - Ordre de Saint Alexandre Nevski - Ordre de Saint Georges - Ordre de l'Aigle Noir - Ordre de l'Aigle Rouge.
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